Menu
Libération
Reportage

A Kinshasa, une messe papale contre «les divisions, la haine et les massacres»

Article réservé aux abonnés
Pape Léon XIVdossier
Le souverain pontife a célébré une messe devant des centaines de milliers de personnes rassemblées sur le tarmac de l’aéroport militaire de Ndolo, dans la capitale.
Le pape arrive à l'aéroport de Ndolo, à Kinshasa, ce mercredi. (Tiziana Fabi/AFP)
publié le 1er février 2023 à 12h44

«Le pape, le pape…» Mardi soir, les yeux rivés sur la gigantesque scène de l’aéroport militaire de Ndolo, à Kinshasa, Françoise Mokoko soupirait. C’est ici même que le chef de l’Eglise doit donner une messe devant des centaines de milliers de personnes dans quelques heures. Pour profiter de l’instant, l’ancienne enseignante de 83 ans a décidé d’y passer la nuit pour se recueillir. Il est 21 heures. Tandis que Benjamin est plongé dans sa Bible, Patrick enroule sa femme, Laëtitia, dans un pagne pour qu’elle ne prenne pas froid. «Nous avons un pays riche, le pape l’a d’ailleurs souligné en le comparant à un diamant», médite le trentenaire, juriste de formation. Un peu plus tôt, Jorge Mario Bergoglio, à peine descendu de l’avion, a dénoncé «le colonialisme économique» et «le poison de la cupidité» qui gangrènent la république démocratique du Congo, lors de son discours prononcé aux côtés du président congolais, Félix Tshisekedi. «Le Congo est un paradis, tout le monde, même les Européens, venait mendier ici, avant que cela ne crée un tourbillon de misère», souffle Françoise Mokoko.

Conflits ethniques, fonciers, ou autour de la question des minerais… Depuis près de trente ans, l’est de ce pays immense, qui regorge de métaux rares et de ressources précieuses, est déchiré par les guerres et les massacres incessants de civils. «A la faveur de l’inaction et du silence de la communauté internationale, plus de 10 millions de personnes