L’histoire malgache s’est accélérée ce mardi 14 octobre : la Grande Ile vit un nouveau coup d’Etat. Les militaires ont annoncé sans fard «prendre le pouvoir à partir d’aujourd’hui» et suspendre la Constitution. La déclaration a été faite par le colonel Michael Randrianirina, 51 ans, l’homme fort du moment, devant le palais présidentiel. Trois jours plus tôt, cet officier charismatique du Capsat (Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques) avait pris fait et cause pour les jeunes contestataires de la «génération Z», escortant leur manifestation jusqu’à la place du 13-Mai, jusque-là interdite d’accès par les gendarmes.
Atmosphère de liesse
Depuis, l’armée s’est rangée derrière lui, tandis que les proches du président, Andry Rajoelina, ont fui le pays. Le chef d’Etat lui-même aurait été exfiltré dimanche par un avion militaire français venu de la Réunion, selon Radio France Internationale. A Antananarivo, quelques pancartes «Dégage la France» ou «Dégage Rajoelina et Macron» sont apparues en réaction dans les manifestations pacifiques – et joyeuses car elles se tiennent désormais sans crainte d’être réprimées – de ce mardi. Sur la place du 13-Mai, les chanteurs et les militants se sont succédé toute la journée, sur une scène faisant face à l’hôtel de ville, jusqu’à la nuit tombée, dans une atmosphère de liesse.
«Oui, le Capsat est en train de faire un coup d’Etat, et c’est une bonne nouvelle, crie Amboara Ramanankajarivo pour sur