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RDC

A Paris, mobilisation pour le journaliste congolais Stanis Bujakera, «l’essence du combat pour la liberté de la presse»

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Vingt ans de prison ont été requis contre le correspondant de «Jeune Afrique» en RDC, arrêté à Kinshasa le 8 septembre. Reporters sans frontières dénonce un «dossier d’accusation monté de toutes pièces».
Manifestation de soutien à Stanis Bujakera, devant l'ambassade de la République démocratique du Congo, à Paris ce vendredi 15 mars. (RSF)
publié le 15 mars 2024 à 15h11

Au moment où le camion s’est garé devant l’ambassade de la République démocratique du Congo à Paris, la pluie s’est arrêtée. Le responsable de la sécurité de l’établissement, casquette en velours bleu, cravate à pois et chaussures fines, a sorti la tête du 32 cours Albert-Ier. «Nous n’avons pas été prévenus de votre présence», tente-t-il. Quelques dizaines de journalistes et militants de Reporters sans frontières se sont silencieusement massés autour de lui, sur le trottoir, devant l’entrée de l’ambassade. Chacun a entre les mains une feuille de papier où est inscrit «Free Stanis», en lettres blanches sur fond noir. Face à eux, sur le flanc du camion, un écran géant : «Ce journaliste risque vingt ans de prison.»

Stanis Bujakera est le correspondant du magazine Jeune Afrique à Kinshasa, le directeur adjoint du site Actualité.cd et un collaborateur de l’agence de presse Reuters. A 33 ans, il est certainement le journaliste le plus suivi de la RDC sur les réseaux sociaux, avec plus d’un demi-million d’abonnés sur X. «C’est un journaliste fiable, crédible, emblématique, décrit Arnaud Froger, responsable du bureau des investigations de RSF, ce vendredi 15 mars, devant l’ambassade congolaise. Il est l’essence même de ce qu’on défend, de notre combat pour la liberté de la presse.»

Le correspondant à Kinshasa de Jeune Afrique à Kinshasa a été arrêté le 8 septembre. Poursuivi pour «contrefaçon», «faux en écriture», «usage de fa