Et le cortège passa devant la synagogue de Tunis, puis la dépassa. Simplement. Goguenard, un coiffeur apostrophe : «Ce n’est pas comme à Paris. Nous sommes civilisés. Nous ne cassons pas.» A l’appel de l’UGTT, la centrale syndicale hégémonique, et de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), des centaines de Tunisiens ont défilé jeudi 12 octobre dans le centre-ville avant de se rassembler sur l’avenue Habib-Bourguiba, principale artère de la capitale. Sur le passage de la manifestation, les boutiques de vêtements avaient troqué les maillots de Mbappé, Messi et Ronaldo pour le drapeau palestinien.
Comme les pays majoritairement arabes et musulmans, et malgré l’offensive meurtrière du Hamas contre Israël samedi 7 octobre, la Tunisie se revendique du côté des Palestiniens. D’autant plus qu’au lendemain de son évacuation de Beyrouth, assiégé par l’armée israélienne, en 1982, Yasser Arafat et son Organisation pour la libération de la Palestine ont trouvé refuge dans le pays nord-africain jusqu’en 1994. C’est donc d’abord au nom de cette solidarité particulière et de cette longue histoire que les manifestants sont sortis d