«Le peuple contre le coup d’Etat», «Non, non, à la tyrannie», «Liberté pour les prisonniers politiques» : les slogans brandis par les milliers de manifestants dimanche, place du Bardo à Tunis, où siégeait l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) avant son gel le 25 juillet par le président Kaïs Saïed, sont les mêmes depuis septembre et les premiers rassemblements contre le chef de l’Etat. A un détail près, mais qui a son importance, la présence sur les pancartes du logo : «Citoyens contre le coup d’Etat», collectif créé le 8 novembre. Cent-douze jours après la suspension du Parlement et cinquante-trois jours après le décret qui octroie les pleins pouvoirs à Kaïs Saïed, l’opposition se structure.
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Si les quadragénaires Habib, Lotfi et Wasfi refusent de donner leurs noms de famille et leur tendance politique, ils déclinent avec joie leur profession : agriculteur, professeur à la retraite et médecin. «Nous représentons le peuple tunisien, sourit Habib. Nous espérons que cette première manifestation organisée ne sera pas la dernière. Kaïs Saïed est têtu. Il ne démissionnera jamais. Le but est de montrer à la communauté internationale et à l’armée que les Tunisiens veulent autre chose. Si on montre notre détermination semaine après semaine, je pense que l’armée finira par déposer Kaïs