C’est un accord qui vient bouleverser la géopolitique de la Corne de l’Afrique. Lundi 1er janvier 2024, le gouvernement éthiopien et la région séparatiste du Somaliland ont signé un mémorandum d’entente prévoyant un accès maritime à l’Ethiopie via le port en eau profonde de Berbera. La connexion avec la mer Rouge ou le golfe d’Aden est une préoccupation historique d’Addis-Abeba. Depuis l’indépendance de l’Erythrée, en 1991, et la perte des ports d’Assab et Massawa, l’Ethiopie est en effet un pays enclavé. Dans un discours prononcé en octobre 2023, le Premier ministre Abiy Ahmed a rappelé qu’il s’agit d’une «question existentielle» pour son pays, affirmant que l’Ethiopie dispose d’un «droit naturel» à accéder à la mer. «La mer Rouge et le Nil déterminaient l’Ethiopie : ils étaient liés et ils constituaient des éléments fondamentaux lui permettant de se développer ou, au contraire, de disparaître», avait déclaré le chef du gouvernement, devant une carte de la Corne. «Si cela [un accès à la mer] ne se produit pas, c’est une question de temps avant que nous entrions en conflit», avait-il menacé, tout en précisant qu’Addis-Abeba cherchait «un passage accessible qui pourrait être acheté, loué, ou obtenu d’un commun accord».
C’est exactement ce qu’Abiy Ahmed semble avoir obtenu de la part du Somalil