La Tanzanie est un «pays magnifique», où «le voyage rime avec aventure», vante un célèbre guide en évoquant ce vaste territoire, presque deux fois la taille de la France, qui se déploie sur les flancs orientaux du continent africain. Il y a la carte postale de ce jardin d’Eden, dont les sites légendaires (le Kilimandjaro, l’île de Zanzibar, le parc naturel du Serengeti) nourrissent effectivement les désirs d’évasion et d’aventure.
Mais chaque décor a son envers : une répression féroce visant ceux qui osent contester le régime, voire simplement témoigner de la situation sur place. L’avocate ougandaise Agather Atuhaire en a été la victime : battue, violée, recouverte d’excréments, après avoir été interpellée le 19 mai par la police. Son calvaire a duré quatre jours, jusqu’à sa libération vendredi à la frontière entre la Tanzanie et l’Ouganda.
Nouvelle étape dans la répression
Cette trentenaire, activiste des droits de l’homme réputée, qui avait reçu en 2023 le prix international de la «femme de courage», s’était rendue à Dar es Salam, capitale économique de la Tanzanie, pour assister au procès du chef de l’opposition tanzanienne, Tundu Lissu, arrêté et inculpé début avril pour «trahison», au prétexte d’«incitations à bloquer les élections». Des poursuites passibles de la peine de mort.
La répression de l’opposition en Tanzanie n’a rien de nouveau : disparitions, meurtre, perturbations systématiques de meetings, intimidations constituent le quotidien de tous ceux qui osent critiquer le