Brice Laccruche Alihanga sera prochainement jugé en place publique, au Gabon, la Cour de cassation locale venant de balayer tous les vices de procédures soulevés lors d’une précédente tentative de procès au printemps. Il est prévenu pour une simple «obtention frauduleuse d’un document administratif», queue de la comète Scorpion – du nom de l’opération anticorruption déclenchée en haut lieu – et maigre moisson pénale à ce jour. Mais le sujet vaut malgré tout le détour car il tourne autour de sa très singulière binationalité.
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Français né de parents français, Brice Laccruche Alihanga, né Fargeon, est devenu Gabonais à l’âge de 4 ans sans qu’on lui demande son avis, la naturalisation de sa mère entraînant mécaniquement celle de son fils. Après la séparation de ses parents, il aura toutefois tenu à se gaboniser un peu plus, à l’âge de 24 ans, en transformant administrativement son père adoptif, Louis Laccruche Alihanga, nouveau compagnon de sa mère au Gabon, en père légal, récupérant au passage son nom de famille.
C’est cette seconde naturalisation qui est remise en cause. Un rapport d’enquête préliminaire de la très officielle Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité que Libération a pu consulter permet de comprendre pourquoi.
«L’enfant n’est pas issu de ses œuvres»
La première naturalisation par sa mère, relevant de l’article 9 du code de nationalité gabonaise, ne pose pas de problème : «L’attribution ou l’acquisition s’étend de plein droit aux enfants mineurs.» La seconde par le