La ressemblance entre les deux photographies est confondante, malgré les 8 000 kilomètres qui séparent les prises de vue. En Afghanistan, une insurrection islamiste est venue la semaine dernière à bout de l’armée nationale, entraînée, équipée et financée pendant vingt ans par des pays occidentaux, Etats-Unis en tête. Au Mali, une autre insurrection islamiste éreinte depuis huit ans les troupes régulières en dépit du soutien des partenaires internationaux, dont la France, en première ligne depuis le lancement de l’opération Serval, étendue au Sahel et rebaptisée Barkhane en 2014.
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En 2021, Washington comme Paris ont annoncé leur retrait. Brutalement pour l’Afghanistan, plus progressivement pour le Mali. Dans les deux cas de figure, le départ des soldats occidentaux répond à un constat d’échec : les insurgés ont prospéré année après année, capitalisant sur l’effondrement de l’Etat, la corruption de l’administration et la fragilité des forces de sécurité nationales. Le désastre afghan est aussi celui du «state-building»