Un feu ravageur et des morts par dizaines. Un incendie a dévasté un immeuble de cinq étages dans la nuit de mercredi 30 à ce jeudi 31 août dans le centre de Johannesburg, causant au moins 76 morts, selon un dernier bilan, ce vendredi. Les pompiers ont maîtrisé l’incendie, le bâtiment a été évacué et des opérations de recherche des sinistrés ont été lancées.

«Nous avançons étage par étage» dans cette recherche, a expliqué le porte-parole des services de secours, Robert Mulaudzi, selon lequel le nombre de décès pourrait s’alourdir. De premiers bilans plus tôt ce jeudi matin faisaient état d’au moins 20 morts, puis de 52, puis de 63 tués. Au moins sept enfants, dont un de moins de deux ans, faisaient déjà partie du précédent bilan.

Il n’est pas possible de déterminer immédiatement la cause du départ du feu, a souligné le porte-parole des services de secours. Cependant, un membre du comité du maire de la ville en charge de la sécurité publique, Mgcini Tshwaku, a estimé qu’un éclairage à la bougie en était probablement l’origine. Par ailleurs, il souligne qu’«à l’intérieur du bâtiment lui-même, il y avait une porte (de sécurité) fermée et les gens n’ont pas pu sortir». «De nombreux corps brûlés ont été retrouvés derrière cette porte».

Les blessés, dont certains ont inhalé de la fumée, ont été conduits dans des hôpitaux pour y être soignés, a précisé Robert Mulaudzi. «C’est un triste jour pour la ville de Johannesburg... En plus de 20 ans de service, je n’ai jamais connu quelque chose de pareil » a-t-il déploré.

Le bâtiment, un édifice rouge brique et blanc aux fenêtres brûlées selon les images de la télévision qui tournent en boucle, est situé dans une zone défavorisée de l’ancien quartier des affaires du centre économique de l’Afrique du Sud. Le bâtiment, qui abritait par le passé un centre pour les femmes déplacées, avait été transformé en logements illégaux après avoir été abandonné, ont indiqué les autorités municipales. Les habitants s’y étaient installés de façon informelle, selon le porte-parole des secours.

«Je suis reconnaissant d’être en vie, nous étions nombreux à courir, essayant de trouver la sortie de secours et beaucoup de gens sont finalement morts à cause de l’inhalation de fumée», a déclaré Kenny Bupe, qui rendait visite à un ami lorsque le feu a pris.

L’homme de 28 ans a raconté qu’il faisait partie d’un groupe qui avait réussi à forcer une porte de secours verrouillée et à se mettre à l’abri, tandis que d’autres sautaient par les fenêtres pour se sauver.

Ce n’est pas le premier sinistre qui touche la plus grande ville du pays cette année, comme le rappelle le journal sud-africain Times Live. En juin dernier, deux jeunes enfants sont décédés dans un incendie qui a touché le quartier de Hillbrow à Johannesburg. En juillet, le centre-ville a également été touché par une explosion de gaz souterrain.

Le sinistre se classe au nombre des incendies d’immeuble les plus meurtriers depuis au moins vingt ans, avec un nombre de morts déjà équivalent à celui de la Grenfell Tower (72 morts), une tour de logements sociaux de 24 étages qui avait brûlé en juin 2017 à Londres.

Mise à jour : à 18h15, avec le nouveau bilan qui fait état de 76 victimes.