Dès lundi, elle avait réagi sur les réseaux sociaux, aux résultats du premier tour des législatives. Aïssata Seck est pourtant loin de faire partie des internautes assidus. Mais la confirmation d’une percée inédite du Rassemblement national lui a imposé de réagir. Convoquant à la fois le souvenir de son grand-père qui s’est battu pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, de ses parents qui ont participé à sa croissance économique, tout en exprimant son inquiétude pour ses filles si le RN arrivait au pouvoir. Cette Française de 44 ans, d’origine sénégalaise, longtemps militante au Parti socialiste, s’est fait connaître en persuadant François Hollande, alors président de la République, de naturaliser 28 tirailleurs sénégalais en 2017. Désormais à la tête de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, elle rappelle la contribution essentielle au destin national de cette immigration menacée de stigmatisation voire d’agressions.
Quel est votre sentiment au lendemain de ce premier tour ?
J’ai eu un sentiment de colère, de tristesse, mais aussi de désarroi de ne pas avoir de solution immédiate pour sortir de cette crise. Quand on est militante, comme moi, quand on est engagée, élue de la République [elle est conseillère régionale en Ile-de-France, ndlr], quand depuis un certain nombre d’années, on travaille sur des sujets qui sont censés contribuer au