En plein réchauffement des relations entre Paris et Alger, Emmanuel Macron a dit son assurance ce vendredi 11 avril dans la libération à venir de Boualem Sansal, emprisonné en Algérie : «Je suis confiant parce que je sais qu’il y a une attention particulière, simplement voilà, j’attends des résultats», a déclaré le chef de l’Etat, lors d’une visite au Festival du livre de Paris. «Notre souhait le plus ardent, c’est que les autorités algériennes puissent prendre la décision qui lui permettra de recouvrer une certaine liberté, de se soigner et de pouvoir réécrire», a ajouté ce vendredi Emmanuel Macron, après avoir visité le stand du Maroc, invité d’honneur du Festival cette année.
Le romancier franco-algérien avait été condamné à cinq ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Dar el-Beida, près d’Alger, le 27 mars. Il est détenu en Algérie depuis novembre, notamment pour des accusations d’atteinte à l’intégrité du territoire. En octobre, l’écrivain a estimé auprès du média français d’extrême droite Frontières que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
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Le jugement de Boualem Sansal, 75 ans, avait alimenté la plus grave crise diplomatique entre Alger et Paris depuis des décennies : la France, par la voix de Christophe Lemoine, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, avait immédiatement «déploré» la condamnation, exhortant les autorités algériennes à trouver une issue «rapide, humanitaire et digne à cette situation».
Mais à l’occasion de l’Aïd-el-Fitr, après huit mois de tensions et à la suite d’une décision d’Emmanuel Macron de soutenir un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental – où les indépendantistes du Polisario sont soutenus par Alger, les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont sifflé l’arrêt des hostilités entre la France et l’Algérie.
Les deux dirigeants ont acté, lors d’un appel le lundi 31 mars, la relance d’un «dialogue fructueux», notamment en matière de coopération sécuritaire, migratoire, économique et judiciaire. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s’est rendu à Alger dimanche dernier pour confirmer cette «nouvelle phase» dans les relations entre Paris et Alger.