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Justice

Appels à la haine sur TikTok : l’influenceur algérien «Doualemn» reste en détention

Le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Meaux, a rejeté dimanche 12 janvier le recours du tiktokeur âgé de 59 ans, en rétention après une vidéo contenant un appel à la violence.
Un centre de rétention administrative, à Colombier-Saugnieu, le 24 octobre 2024. (Jean Philippe Ksiazek/AFP)
publié le 12 janvier 2025 à 18h57

La crise diplomatique entre la France et l’Algérie risque de se poursuivre. Le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Meaux, qui assure les audiences du centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), a rejeté ce dimanche 12 janvier le recours de l’influenceur algérien «Doualemn» qui reste donc en rétention pour une durée de 26 jours, a déclaré le procureur Jean-Baptiste Bladier.

L’homme de 59 ans avait été interpellé le 5 janvier à Montpellier après que le maire de la ville et le préfet de l’Hérault ont signalé la veille à la justice la publication sur le réseau social TikTok d’une de ses vidéos, dans laquelle il appelait à la violence contre un manifestant algérien anti-régime.

Les avocats du tiktokeur ont fait savoir dimanche qu’ils faisaient appel de cette ordonnance contre le maintien en centre de rétention devant la cour d’appel de Paris.

Mes Jean-Baptiste Mousset et Marie David-Bellouard déplorent une décision qu’ils considèrent comme ayant été «rendue dans une situation politique et diplomatique tendue et dont notre client fait les frais. […] La détermination particulièrement féroce dont a fait preuve le ministre de l’Intérieur à l’encontre de Boualem s’inscrit dans un contexte ultra répressif des personnes étrangères», ont déclaré les avocats de l’influenceur via un communiqué.

«L’Algérie cherche à humilier la France»

Ce prolongement de la durée de rétention constitue un rebondissement de plus dans cette affaire qui envenime les relations entre Alger et Paris. D’abord placé mardi au centre de rétention administrative de Nîmes, l’homme aux 138 000 abonnés sur TikTok, avait ensuite été expulsé en Algérie, puis renvoyé en France le soir même jeudi, l’Algérie l’ayant «interdit de territoire», selon le ministère de l’Intérieur. En réaction, le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau a affirmé vendredi que «l’Algérie cherche à humilier la France».

Des accusations rejetées samedi par l’Algérie dont le ministère des Affaires étrangères affirme que «l’extrême droite revancharde et haineuse, ainsi que ses hérauts patentés au sein du gouvernement français, mènent actuellement une campagne de désinformation, voire de mystification, contre l’Algérie».