«Macky Sall aura beau dire tout ce qu’il voudra à l’avenir, je ne croirai plus à une seule de ses paroles.» Assis sur un tabouret dans une discrète ruelle en sable, au cœur du quartier dakarois de Ouakam, Pape Karim Ndoye analyse froidement la situation. La veille, cet homme de 56 ans a suivi les députés de l’Assemblée nationale se déchirer autour de la proposition de loi visant à reporter le scrutin présidentiel. Une loi qui a finalement été adoptée en l’absence des députés de l’opposition, escortés en dehors de l’hémicycle par des gendarmes – une image terrible pour la démocratie sénégalaise. «Les gens ne sont pas sortis dans la rue, car ils savent que le processus n’est pas encore terminé. Le Conseil constitutionnel va être saisi», estime cet homme, mi-courtier mi-peintre en bâtiment. Mais pour lui pas de doute, «le pays va mal».
Reportage
Après le report de la présidentielle, les Sénégalais entre réserve et peur des «lendemains incertains»
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Libé Afriquedossier
Des manifestants crient des slogans après avoir été repoussés par la police alors qu'ils tentaient de se rassembler pour protester contre le report de la présidentielle du 25 février, à Dakar le 5 février 2024. (Zohra Bensemra/Reuters)
publié le 6 février 2024 à 20h01
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