Des soldats gisant dans les fourrés, des blindés criblés d’impacts de balle, des dizaines de camions, camions-citernes, camions-plateaux ou camions-bennes de 30 tonnes, alignés, vidés de leurs occupants, pneus à plat, parfois en flammes… La piste de terre d’environ 70 kilomètres qui relie Boungou à Ougarou, au sud-est du Burkina Faso, s’est transformée en piège fatal pour l’armée burkinabè, selon les images véhiculées par les assaillants issus du Jnim (acronyme en arabe du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaeda au Maghreb islamique). «Nous sommes [coincés] ici, si une unité ne vient pas nous [secourir], on ne peut pas partir. Les militaires qui sont tombés, ça dépasse 200», témoigne un soldat, dans un message audio partagé sur les réseaux sociaux.
Sans surprise, aucun bilan officiel n’a été fourni par le gouvernement burkinabè, qui tait systématiquement les revers infligés par l’ennemi depuis près d’un an. Voire, les transforme en victoire. «Une mission de ravitaillement des forces combattantes a été attaquée dans l’après-midi du vendredi 9 août dans la région de l’Est par des terroristes