Une minute de traveling macabre. La moto longe à vive allure un fossé, tandis que le passager filme les corps en contrebas. Près de 90 cadavres jonchent le sol. La vidéo a été tournée samedi 24 août à Barsalogho, dans la province de Sanmatenga, à environ 150 kilomètres au nord de la capitale Ouagadougou. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, selon l’acronyme de l’organisation en arabe) a revendiqué l’attaque. Dans leur communiqué, les jihadistes affirment avoir tué «des miliciens burkinabè» – ou volontaires pour la défense de la patrie (VDP), le nom officiel des combattants civils recrutés par l’Etat pour appuyer l’armée dans sa lutte antiterroriste. Ils sont nombreux à Barsalogho.
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Sur la vidéo, pourtant, aucune des victimes n’est en tenue de combat. Aucune arme n’est visible. Les corps sont étendus au milieu des pelles et des pioches. Les hommes creusaient une tranchée lorsque l’attaque des jihadistes les a surpris. Un ouvrage défensif pour protéger la ville, ainsi que l’exige parfois l’armée dans les zones où sévissent les insurgés. Sur les images satellites, on di