Menu
Libération
Soudan

Au Darfour, les paramilitaires du général Hemetti ravagent le méga-camp de déplacés de Zamzam

Article réservé aux abonnés
Les Forces de soutien rapide ont lancé l’assaut sur le camp situé près d’El-Fasher vendredi 11 avril. L’attaque a duré plusieurs jours, faisant des centaines de victimes, selon l’ONU, et poussant des dizaines de milliers de personnes sur les routes.
Des personnes déplacées à la suite des attaques des Forces de soutien rapide sur le camp de déplacés de Zamzam s'abritent dans la ville de Tawila, le 15 avril. (Reuters)
par Patricia Huon, correspondante à Johannesburg
publié le 18 avril 2025 à 17h05

«Ce qu’ils ont fait est barbare, inhumain. Ils chantaient et criaient des insultes racistes pendant qu’ils massacraient les gens», raconte Mohamed, qui a survécu à l’attaque des Forces de soutien rapide (RSF) sur le camp de Zamzam, au Darfour-Nord, le week-end dernier. Tirs à l’arme lourde, missiles : un déluge de feu s’est abattu sur le plus grand camp de déplacés du Soudan où, selon les estimations des organisations humanitaires, au moins 700 000 personnes avaient trouvé refuge.

Les plus anciens résidents s’y étaient installés il y a une vingtaine d’années, lorsque le Darfour a été ravagé par une guerre terriblement meurtrière, déclenchée en 2003. Des milices arabes armées par le régime de Khartoum, connues sous le nom de Jenjawid, ciblaient alors délibérément les populations civiles issues de minorités ethniques non-arabes. Les autres résidents de Zamzam sont arrivés par vagues, alors que les massacres, viols et destructions de villages entiers, se sont poursuivis. Les armes ne se sont jamais vraiment tues au Darfour. Le camp comptait près de 500 000 personnes à la veille de la dernière guerre. Depuis que celle-