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Soudan

Au Darfour, un nouveau massacre ethnique dans l’ombre de la guerre

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Guerre civile au Soudandossier
Après avoir vaincu les troupes de l’armée régulière à El-Geneina, le 4 novembre, les combattants des Forces de soutien rapide ont encerclé le quartier d’Ardamata et tué des centaines de civils appartenant à la communauté masalit.
Juma Nourradine, 30 ans, blessé par balles à El-Geneina (Darfour), à l'hôpital d'Adré (Tchad), le 6 septembre 2023. (Abdoulaye Barry/Libération)
publié le 17 novembre 2023 à 15h19

Les témoignages arrivent au compte-goutte, à mesure de l’arrivée des réfugiés d’El-Geneina au Tchad. Tous racontent les mêmes scènes d’horreur : des rafles visant la communauté masalit, des fouilles des maisons, des pillages, des exécutions sommaires, des viols. Les événements se sont déroulés les 4 et 5 novembre dans le quartier d’Ardamata, au nord-ouest d’El-Geneina, la capitale du Darfour-Occidental. Après quarante-huit heures de combat, les Forces de soutien rapide (RSF, selon l’acronyme anglais) s’étaient emparées du quartier général de la 15e division de l’armée soudanaise, le 4 novembre à l’aube. Cette unité paramilitaire dirigée par le général Hemetti affronte depuis sept mois les militaires des forces régulières à Khartoum, la capitale, et dans la vaste région du Darfour. Les RSF contrôlaient déjà en grande partie El-Geneina depuis le mois de juin. Seule la base de la 15e division, sur