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Chute

Au Gabon, les tourments de Sylvia et Noureddin, «boucs émissaires» de la dynastie Bongo

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Détenus dans un sous-sol du palais présidentiel, la femme et le fils de l’ancien président gabonais, Ali Bongo, tous deux ressortissants français, ont été torturés pour leur extorquer leur patrimoine, selon leurs avocats.
Sylvia Bongo et son époux, l'ex-président gabonais Ali Bongo, à Libreville en 2017. (Steeve Jordan /AFP)
publié le 12 avril 2025 à 7h00

Ils ont incarné, un temps, le népotisme du pouvoir gabonais dans toute sa splendeur. Ils sont aujourd’hui le symbole de sa déchéance. Davantage encore que le président Ali Bongo Ondimba, renversé en août 2023, son épouse, Sylvia, et leur fils Noureddin font les frais de la rancœur accumulée contre la dynastie Bongo par une partie de la population gabonaise – et surtout par les nouveaux maîtres du pays. Arrêtés pendant la nuit du coup d’Etat, Sylvia et Noureddin sont détenus à Libreville dans des conditions éprouvantes. Selon leurs avocats français, qui n’ont pu leur rendre visite qu’une seule fois en dix-neuf mois, en décembre, ils ont subi des tortures.

«Ils vivent enfermés dans un deuxième sous-sol du palais, sans promenade, sans fenêtre sur l’extérieur, sans accès à leurs enfants. Ils sont méconnaissables, affaiblis, apeurés, traumatisés», a témoigné Me François Zimeray, lors d’une conférence de presse à Paris, début avril. Après l’accident vasculaire cérébral d’Ali Bongo, qui l’avait laissé lourdement handicapé en 2018, Sylvia et Noureddin s’étaient emparés des leviers du pouvoir gabonais en dehors de tout cadre légal, après avoir écarté les clans ou les pers