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Libération
Folie des grandeurs

Au Ghana, une cathédrale jamais construite devient un symbole de la lutte contre la corruption

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Témoignage de «sa gratitude envers Dieu», le projet pharaonique de l’ancien président Nana Akufo-Addo a englouti 58 millions de dollars d’argent public sans jamais voir le jour. Le nouveau gouvernement a décidé d’arrêter les frais et recherche un ex-ministre des Finances déclaré en fuite.
L'ancien président Nana Akufo-Addo imaginait un édifice rayonnant à l’international comme la cathédrale Notre-Dame de Paris. (Nipah Dennis/AFP)
publié le 13 mai 2025 à 12h49

Un trou béant trône au milieu d‘Accra, la capitale ghanéenne. Lorsqu’il pleut, il s’emplit d‘eau et attire les nageurs des alentours. Sur les réseaux sociaux, les locaux s’en amusent et le qualifient «de trou le plus gros et le plus cher du monde», ou encore «de trou à 58 millions de dollars». Si cette piscine est source de railleries, c’est qu’à l’origine, en 2018, elle n’était pas censée accueillir les eaux de pluies. A cet emplacement devait se trouver un édifice impressionnant, offert à la population ghanéenne, à 70 % chrétienne : une cathédrale nationale. Du projet, il n’y a rien. Sauf cet immense trou, quelques bouts de ferrailles entassés et 58 millions de dollars de fonds publics dépensés.

A l’époque, le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, souhaite assouvir une envie personnelle : celle de témoigner «sa gratitude envers Dieu». Pour cela, il fait appel à