Un trou béant trône au milieu d‘Accra, la capitale ghanéenne. Lorsqu’il pleut, il s’emplit d‘eau et attire les nageurs des alentours. Sur les réseaux sociaux, les locaux s’en amusent et le qualifient «de trou le plus gros et le plus cher du monde», ou encore «de trou à 58 millions de dollars». Si cette piscine est source de railleries, c’est qu’à l’origine, en 2018, elle n’était pas censée accueillir les eaux de pluies. A cet emplacement devait se trouver un édifice impressionnant, offert à la population ghanéenne, à 70 % chrétienne : une cathédrale nationale. Du projet, il n’y a rien. Sauf cet immense trou, quelques bouts de ferrailles entassés et 58 millions de dollars de fonds publics dépensés.
A l’époque, le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, souhaite assouvir une envie personnelle : celle de témoigner «sa gratitude envers Dieu». Pour cela, il fait appel à