L’ancien président des Etats-Unis, Barack Obama, s’avance sur la scène, tire vers le bas un drap noir et révèle le portrait immense d’un candidat à la présidentielle kenyane. La vidéo manipulée et devenue virale va même jusqu’à reproduire les bannières rouges du média britannique BBC. Alors que les deux candidats principaux, le vice-président, William Ruto, et l’ancien chef de l’opposition, Raila Odinga, sont au coude à coude (44% et 47% respectivement des intentions de vote d’après le sondage Tifa du 29 juillet) dans la dernière ligne droite des élections présidentielles et parlementaires du 9 août, les fake news et les discours de haine se multiplient sur les réseaux sociaux.
LGBT+
La toile kényane est utilisée comme un espace de libération de la parole politique dans un pays où les médias traditionnels ont perdu une partie importante de leur crédibilité ces vingt dernières années due au contrôle gouvernemental et à l’autocensure, selon l’essayiste Nanjala Nyabola, dans son livre Comment l’ère Internet transforme la politique au Kenya (2018). Cet espace est investi par les 13,7 millions de jeunes en âge de voter (18-34 ans) – 29% de la population en 2019 – qui s’informent principalement, voire uniquement, en ligne.
«Cela impacte la démocratie»
Un groupe de cet âge, rencontré dans les locaux du Youth Cafe à Nairobi, une association panafricaine don