Les sourcils haussés, un air désabusé sur le visage, vêtu de jean, la capuche de son sweat-shirt gris glissant sur le côté, la photo de Sheila Lumumba se multiplie sur les réseaux sociaux kenyans et propage avec elle le message de désespoir et de colère de la communauté LGBT +. La jeune personne de 25 ans était non-binaire, lesbienne et se désignait par les pronoms ils /elles. C’est peut-être bien la raison de son assassinat.
Son corps a été retrouvé le 17 avril dans une mare de sang à son domicile de Karatina, dans le centre du Kenya. Le rapport d’autopsie fait froid dans le dos. Sheila a été violée, souffrait de plusieurs fractures et avait reçu de multiples coups de couteau au cou et à la poitrine notamment. «J’ai été choquée et je me suis sentie en danger. Surtout car c’est le troisième meurtre de ce type en moins d’un an», confie Ivy Werimba de l’équipe de communication de la Coalition gay et lesbienne du Kenya (Galck +), qui rassemble dix-huit organisations à travers le pays.
La Direction des enquêtes criminelles mène l’investigation et plusieurs suspects ont été auditionnés, sans qu’aucune inculpation n’ait encore eu lieu. Dans la crainte de voir l’affaire passée sous silence, la famille et les associations de défense des minorités sexuelles s’impatientent et une pétition pour une enquête transparente et l’arrestation des coupables a été lancée