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Sahel

Au Mali, la junte joue (encore) les prolongations pour rester au pouvoir

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La quasi totalité des partis politiques maliens soulignent que la période de la transition a pris fin le 26 mars et exigent un «retour à l’ordre constitutionnel». Dix jours plus tard, les militaires ne se sont toujours pas exprimés.
Le colonel Assimi Goïta, président par intérim du Mali, à Saint Petersbourg le 6 juillet 2023. (Peter Kovalev /AFP)
publié le 5 avril 2024 à 9h30

Les personnages de cartoon courent parfois au-dessus du vide, quand ils ne s’aperçoivent pas que le sol (ou la planche, ou le pont) a cessé de se matérialiser sous leurs pieds. Comme dans un dessin animé, les colonels au pouvoir au Mali marchent aujourd’hui, sans la moindre peur, au-dessus d’un vide juridique. La période de transition qui encadrait formellement leur exercice du pouvoir, depuis le coup d’Etat qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, a officiellement pris fin le 26 mars. Les militaires avaient toujours veillé, jusque-là, à donner un vernis légal à leur action. Depuis dix jours, celui-ci se craquelle.

Plusieurs collectifs ont osé s’en émouvoir publiquement. Le 26 mars, la Synergie d’action pour le Mali, qui regroupe une trentaine de mouvements d’opposition, dont des partisans de l’influent imam Mahmoud Dicko, a fait le «constat que les autorités refusent d’honorer leur engagement», et appelé à la «mise en place d’une transition civile». La veille, le gouverneur de Bamako