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Libération
Chroniques du Sahel

Au Mali, la junte rejette le principe de médiation internationale

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Le dialogue est un «acte délibéré, travaillé et consenti par un ensemble d’acteurs concernés par le conflit», rappelle la chercheuse Ferdaous Bouhlel. Aujourd’hui, plus personne n’est en mesure de le porter, et la polarisation internationale (Russes contre Européens) contribue à renforcer les postures radicales des belligérants.
A Bamako, en 2024. (AFP)
par Ferdaous Bouhlel
publié le 20 février 2025 à 8h21

Chaque mois, des chercheur·ses spécialistes du Sahel livrent leurs réflexions, leurs éclairages, leurs amusements, leurs colères ou leurs opinions sur la région. Aujourd’hui, le point de vue de Ferdaous Bouhlel, chercheuse indépendante et consultante en médiation de paix et gestion des conflits.

Le 25 janvier 2024, la junte au pouvoir à Bamako (Mali) a officiellement mis fin à l’accord d’Alger signé près de dix ans plus tôt avec les mouvements armés indépendantistes du nord du Mali. Rejetant à la fois ses organes d’exécution, ses principaux acteurs, son contenu et ses garants. Cette posture s’est accompagnée d’un changement d’alliance en faveur de la Russie, désormais protectrice du gouvernement malien.

La création du Front de libération de l’Azawad en novembre 2024 (regroupant la plupart des mouvements armés non jihadistes), l’intensification des conflits dans le centre et le nord du Mali, le départ massif de centaines de milliers de réfugiés, ainsi que la multiplication des attaques envers les civils sont les dénominateurs d’une escalade du conflit qui est bel et bien en marche.

Le droit dans la guerre

Face à ces changements et à une telle dégradation de la situation sécuritaire, quid de la médiation et d’une sortie de crise ? Qui en est le garant ? Y a-t-il un acteur pour relancer le pr