Le chef de la junte au Mali, Assimi Goïta, et cinq des principales figures du régime militaire, ont été élevés mercredi 16 octobre du rang de colonel à celui de général, lors du conseil des ministres. Goïta, investi chef de l’Etat en 2021, est fait général d’armée «à titre exceptionnel», dit le communiqué.
Sadio Camara, ministre de la Défense, Malick Diaw, président d’une assemblée tenant lieu d’organe législatif, Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation, et Modibo Koné, chef du Renseignement, ont été promus généraux de corps d’armée. Le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, devient général de division. Sous la conduite de Goïta, ils forment la junte qui dirige depuis un double coup d’Etat en 2020 et 2021 ce pays confronté à la propagation jihadiste et plongé dans une crise multidimensionnelle profonde.
Pas d’élections prévues
Ces hommes gouvernent le pays sans partage et pour une durée inconnue. Assimi Goïta est cité comme probable candidat à une future élection présidentielle. Lui-même garde le silence sur le sujet. Les militaires ont manqué à leurs engagements successifs de rendre le pouvoir à des civils après des élections qui, en dernier lieu, devaient se tenir en février.
Sahel
Les soutiens de la junte ont pavé la voie à plusieurs années supplémentaires de régime militaire et à une candidature présidentielle d’Assimi Goïta en mai lors de consultations nationales initiées par le pouvoir et censées proposer des solutions à la crise sécuritaire et politique. La promotion des colonels au rang de général, mais aussi leur amnistie pour les actes liés aux putschs, figuraient parmi les recommandations issues de ces consultations.
Les militaires ont multiplié les actes de rupture, dont celle avec l’ancienne puissance coloniale française, et se sont tournés militairement et politiquement vers d’autres partenaires, au premier rang desquels la Russie.