La sentence est arrivée par voie de communiqué. Sur ce ton âpre et vindicatif devenu le mode d’expression privilégié des autorités maliennes depuis que les militaires se sont emparés du pouvoir, à l’été 2020. Le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole de la junte et Premier ministre par intérim, a annoncé lundi l’interdiction avec «effet immédiat» de toutes les activités des ONG au Mali soutenues par des financements français. Une mesure confirmée mercredi en Conseil des ministres par un projet de décret. Si ses contours sont encore flous, cette décision soudaine plonge des dizaines de structures maliennes et étrangères, ainsi que des dizaines milliers de bénéficiaires, dans l’inconnu.
Analyse
Au sein des nombreux bureaux d’ONG dans la capitale malienne, les humanitaires se pressaient mercredi entre salles de crise, réunions d’urgence et discussions avec l’ambassade, afin de comprendre et prévenir les conséquences de cette décision sur leurs projets déployés à travers le pays. «Nous ne sommes pas financés sur des fonds du gouvernement français, mais notre siège international est à Paris, serons-nous visés ?» se demande par exemple un responsable opérationnel. «Le ministre parle-t-il des fonds français versés pour les activités au Mali ou plus généralement de ceux qui servent