L’essence, nerf de la guerre ? Au Mali, les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, selon l’acronyme en arabe) ont décrété le 3 septembre un embargo sur les produits pétroliers en provenance du Sénégal, de la Mauritanie, de la Côte-d’Ivoire et de la Guinée. Ils ont immédiatement mis leur menace à exécution, en attaquant des camions-citernes sur la RN1 (qui relie Dakar à Bamako), la RN7 (entre Sikasso et la capitale) et la RN5 (qui aboutit à la frontière guinéenne). Les images de dizaines de poids lourds en flammes ont fait le tour des réseaux sociaux.
Cette nouvelle stratégie d’asphyxie économique de la capitale constitue une inflexion dans la guerre civile qui consume le Mali depuis près d’une décennie. D’abord car elle s’exerce dans les seules régions – l’Ouest et le Sud-Ouest – jusque-là relativement épargnées par les violences jihadistes. Pour la première fois,