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Sanctions

Au Mali, les putschistes sous haute pression diplomatique et économique

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Le net durcissement des sanctions économiques et diplomatiques adoptées par la Cédéao à l’encontre de Bamako, est appuyé par Paris, Bruxelles et Washington.
Des bus à destination des pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) attendent la reprise du transport transfrontalier dans une gare routière de Bamako, mardi. (Florent Vergnes/AFP)
publié le 14 janvier 2022 à 5h00

Une rallonge de cinq années ? Cette fois, la couleuvre était trop grosse à avaler pour la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). En proposant une extension de la transition jusqu’en 2027, alors qu’elle s’était initialement engagée à organiser des élections en février 2022, la junte au pouvoir à Bamako a fâché tout rouge l’organisation régionale, en première ligne dans la gestion de la crise malienne depuis le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta, à l’été 2020. En réponse à ce qu’elle considère comme une provocation, la Cédéao a choisi de frapper fort : elle a annoncé, dimanche, un renforcement drastique et immédiat des sanctions visant le Mali.

Tous les ambassadeurs ouest-africains présents à Bamako ont été rappelés dans leur pays. Les frontières terrestres et aériennes entre la Cédéao et le Mali ont été fermées – sauf pour les produits de première nécessité, l’essence, les produits médicaux – et les avoirs financiers dans les banques centrales et commerciales ont été gelés. «Le Mali appartient à la zone franc : ses réserves de change sont à la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest. Avec ces sanctions, l’Etat malien n’aura plus accès à son propre compte, explique Kako Nubukpo, commissaire togolais à l’Union économique et monétaire ou