Il est difficile de marcher en ligne droite sur le pavé de l’avenue de France à Rabat. Dans le quartier branché de l’Agdal, les rues sont noires de ceux qu’on aime appeler au Maroc les «jeunes actifs». Pour beaucoup d’entre eux, un job dans un centre d’appel est un passage obligatoire en début de carrière. A lui seul, l’Agdal compte une dizaine de ces «plateaux», véritables fourmilières où la cacophonie et les climatiseurs règnent en maître. Dans l’un de ces call-centers bien connus de la ville, on compte à peu près une trentaine de jeunes, casques vissés au crâne. «C’est répétitif, c’est un peu abrutissant, mais quand tu n’as pas le choix, tu travailles et tu espères en sortir le plus rapidement possible», témoigne Jaouad, 27 ans, derrière la fumée de sa vapoteuse.
Le 21 mai, le Parlement français a définitivement adopté une loi qui interdit par principe tout démarchage téléphonique sans consentement préalable explicite du consommateur. Désormais, les entreprises ne pourront plus solliciter par téléphone «directement ou par l’intermédiaire