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Au Maroc, Ghizlane Mamouni en lutte contre les injustices du code de la famille

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L’avocate et figure du féminisme marocain milite pour réformer la très inégalitaire «Moudawana», que le roi Mohammed VI entend amender dans les semaines à venir.
Ghizlane Mamouni, dans son cabinet à Casablanca, le 29 février. (Jalal Bouhsain/Libération)
publié le 17 mars 2024 à 14h35

Elle est la principale figure féministe du Maroc, un pays où les inégalités de genre restent profondément ancrées. Dans les médias traditionnels ou sur les réseaux sociaux, le visage à la fois avenant et impassible de Ghizlane Mamouni est devenu presque familier. Sa voix affirmée s’insurge contre les discriminations persistantes à l’égard des Marocaines. En cause : un code de la famille (la Moudawana) obsolète que le roi Mohammed VI a promis de réformer dans les semaines à venir. «Je n’ai jamais eu envie de me retrouver sur le devant de la scène, reconnaît l’avocate, assise sur son canapé marocain traditionnel dans un spacieux appartement de Mohammédia, près de Casablanca. Mais quand j’ai découvert que toutes ces inégalités étaient inscrites noir sur blanc dans les textes de loi, ça m’a fait vriller. Il fallait absolument que les gens sachent.»

Le militantisme de la quadragénaire au carré brun est né d’une déchirure intime. C’est lors de son divorce, en 2017, qu’elle prend en pleine figure les injustices de la Moudawana. Lors d’une rupture au Maroc, la tutelle de l’enfant revient automatiquement au père. La mère, qui assure le plus souvent la garde, n’a de son côté aucun droit sur lui. Du jour au lendemain, la législation interdit à Ghizlan