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Justice

Au Maroc, indignation après la faible peine des violeurs d’une petite fille de 11 ans

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Fin mars, le Maroc découvrait l’histoire d’une enfant-mère de 11 ans, violée à de multiples reprise par trois hommes de son village. Ses agresseurs n’ont été condamnés qu’à des peines allant jusqu’à deux ans de prison ferme, une décision jugée «laxiste» par l’opinion publique. Un rassemblement s’est tenu mercredi à Rabat, avant le début du procès en appel ce jeudi.
Manifestation devant la Cour d'appel de Rabat, au Maroc, le 5 avril 2023, pour dénoncer les peines prononcées à l'encontre de trois personnes accusées de viols répétés d'une enfant ayant entraîné une grossesse et un accouchement. (Jalal Morchidi/EPA-EFE)
par Victor Mauriat, correspondant à Rabat (Maroc)
publié le 5 avril 2023 à 21h25

«Où est l’égalité ?» Devant le tribunal de Rabat, les slogans des 150 personnes présentes sont criés avec force. Dans les yeux des nombreuses femmes brandissant pancartes et banderoles, on peut lire de la colère. «Nous sommes là pour réclamer que la justice soit rendue», affirme Fatima-Zahra, une manifestante d’une trentaine d’années.

Tout est parti d’une tribune signée le 28 mars par la sociologue féministe Soumaya Naamane Guessous, publiée sur le site d’information Le360. Grâce à son texte, le Maroc découvre alors l’histoire de S., une petite fille originaire de Tiflet, entre Rabat et Meknès. S. ne va pas à l’école, située à 6 kilomètres de son domicile : son père a refusé de l’y inscrire, de peur qu’elle ne se fasse agresser sur le chemin. Un mercredi de 2021, alors qu’elle est seule chez elle, S. est assaillie et violée une première fois par trois hommes du voisinage, tous âgés d’une trentaine d’années. Pendant des mois, les viols se répètent jusqu’à ce que la grossesse de l’enfant, qui ne s’est rendu compte de rien, devienne visible, presque au terme de sa grossesse. Très vite, la rumeur se répand et les trois hommes sont arrêtés. Le géniteur de l’enfant est identifié par des analyses ADN. L’affaire est portée devant le tribunal de Rabat. S., qui a désormais 12 ans, assiste au pro