A Casablanca, tout un monde sépare le quartier résidentiel d’Anfa de celui de Sidi Moumen. Perché sur une colline surplombant l’océan Atlantique, le premier fait partie des plus huppés de la capitale économique. Pour les Marocains fortunés et les expatriés qui y résident, le décor a des airs de carte postale : jardins luxuriants, restaurants branchés, villas luxueuses. A deux pas du golf royal se dresse le célèbre hôtel Anfa, où se sont réunis en 1943 Franklin Roosevelt et Winston Churchill pour préparer l’après-guerre. Une suite dans le palace coûte près de 300 euros la nuit, soit près du double du salaire moyen d’un Marocain (environ 170 euros, selon le Haut-Commissariat marocain au plan).
A moins de 8 kilomètres de là, le quartier populaire de Sidi Moumen abrite le plus grand bidonville du royaume («Rhamna»), où s’entassent, dans des logements insalubres, les Marocains qui ont fui la misère des campagnes. Selon les autorités, environ 120 000 familles vivent toujours dans des baraques faites de tôles et de matériaux de récupération, dont la moitié dans les provinces et préfectures de Casablanca, Nouaceur, Médiouna et Mohammedia. Le royaume a promis de les reloger avant la Coupe du monde de football 2030, qu’il coorganise avec l’Espagne et le Portugal.
Inégalités criantes
De profondes inégalités subsistent dans le pays