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Justice

Au Maroc, une réforme du code de la famille pour le fond ou la forme ?

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Après six mois de consultations et un arbitrage royal attendu prochainement, le Parlement s’apprête à voter une révision de l’obsolète «Moudawana». Mais entre les attentes des mouvements progressistes et le poids des milieux conservateurs, difficile de savoir jusqu’où le texte ira.
A Casablanca, au Maroc, le 25 juin 2023, lors de la manifestation féministe à l'appel du collectif HIYA. (Milla Morisson/Hans Lucas)
par Emma Larbi
publié le 4 juin 2024 à 18h27

Le vent tourne-t-il en faveur des libertés individuelles au Maroc ? Dans le secteur de l’hôtellerie, selon plusieurs médias locaux, la règle non inscrite dans la loi mais généralisée – notamment à la demande des autorités – consistant à demander un certificat de mariage aux couples marocains, ou dans certains cas aux femmes seules, est devenue plus délicate. L’incertitude des hôteliers s’inscrit après la déclaration du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi (Parti authenticité et modernité, centre gauche), lors d’une session devant la Chambre des conseillers, la Chambre haute du Parlement marocain, le 21 mai. Le ministre y fustigeait la règle tacite, dénonçant une «atteinte à la vie privée» et «une violation de la loi». Dans les faits, celle-ci résulte pourtant directement de l’interdiction pénale des relations hors mariage.

Effet d’annonce ou tournant politique libéral ? Si la nouvelle déclaration du ministre n’est pas sa première prise de parole sur des thématiques clivantes, elle intervient alors que le royaume s’apprête à réviser son code de la famille (la Moudawana). Entre septembre et mars, 1 500 avis cons