Des semaines meurtrières. Au moins 132 personnes ont perdu la vie au Soudan cette année dans des inondations durant la saison des pluies, qui s’étale de mai à octobre dans la plupart du pays, selon une déclaration du ministère de la Santé ce lundi 26 août. Le Soudan connaît en effet une saison des pluies particulièrement intense depuis le mois dernier, avec d’importantes inondations, principalement dans le nord et l’est du pays. «Le nombre total d’Etats touchés est de dix, tandis que le nombre […] d’individus affectés s’élève à 129 650», précise encore le communiqué du ministère, dans un premier bilan des inondations.

Des inondations touchent chaque année le Soudan, mais elles pourraient avoir des conséquences plus graves après plus de 16 mois de guerre entre des généraux rivaux qui ont poussé des millions de personnes déplacées dans les zones inondables. Quelque 12 400 maisons se sont complètement effondrées et 11 472 autres partiellement à cause des pluies, selon le ministère, qui précise que la plupart des dégâts se situent dans les Etats du Nord et Fleuve Nil.

Samedi 24 août, de fortes pluies ont inondé la région d’Arbaat, au nord de la ville de Port-Soudan, dans l’Etat de la mer Rouge, provoquant l’effondrement du barrage d’Arbaat, selon des témoins. «Le torrent a emporté des maisons et des animaux», affirme Issa Adroub, un habitant de la région, auprès de l’AFP. Des bénévoles participant aux opérations de secours ont par ailleurs dit à l’AFP que «13 personnes ont été retrouvées mortes, dont des femmes et des enfants, et que les recherches se poursuivent pour retrouver 210 personnes disparues».

Selon ces mêmes témoins, le déluge d’eau a complètement rasé 20 villages et en avait endommagé 50 autres, avec des pluies inhabituelles à cette époque de l’année pour cet Etat, qui connaît généralement des précipitations entre novembre et mars.

Le réservoir où se trouvait le barrage constitue une importante source d’eau pour Port-Soudan, où les autorités ont déménagé après que la guerre a éclaté à Khartoum. Les autorités soudanaises et les Nations unies ont également signalé une recrudescence des cas de choléra à la suite de ces pluies torrentielles.