La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait laissé jusqu’à ce dimanche 6 août aux dirigeants putschistes pour rétablir le président Mohamed Bazoum au pouvoir. Au moment de l’expiration de l’ultimatum fixé par la Cédéao pour une éventuelle intervention armée, ce sont près de 30 000 partisans du coup d’Etat militaire au Niger qui se sont rassemblés dans un stade de Niamey, ont constaté des journalistes de l’AFP.
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Une délégation de membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, qui a pris le pouvoir) est arrivée dans le stade de 30 000 places sous les acclamations de ses soutiens, dont plusieurs arboraient des drapeaux russes et des portraits de dirigeants du CNSP. Ce stade, le plus grand du Niger et qui porte le nom de Seini Kountché, auteur du premier coup d’Etat au Niger en 1974, était presque rempli et l’atmosphère y était festive.
«Déclaration de guerre»
Le général Mohamed Toumba, un des dirigeants du CNSP, a pris la parole devant la foule pour dénoncer ceux «qui sont tapis dans l’ombre» et qui «sont en train de manigancer la subversion» contre «la marche en avant du Niger». «Nous sommes au courant de leur plan machiavélique», a-t-il dit.
L’ultimatum de la Cédéao arrive à échéance dimanche soir et pour l’heure, les généraux qui ont pris le pouvoir le 26 juillet à Niamey n’ont montré aucune volonté de céder la place. Les contours de la force pour une possible intervention militaire ont été «définis» vendredi par les chefs d’Etat-major de la Cédéao et certaines armées comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire se sont dites prêtes à y participer.
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Le coup d’Etat a été condamné par l’ensemble des partenaires occidentaux et africains du Niger, mais les militaires nigériens ont reçu le soutien de leurs homologues du Mali et du Burkina Faso – également arrivés au pouvoir par des putschs en 2020 et 2022 – qui affirment qu’une intervention au Niger serait une «déclaration de guerre» à leurs deux pays.