Niamey est devenu une île. La crue exceptionnelle du fleuve Niger, qui traverse la capitale, et surtout de ses affluents, a quasiment encerclé d’eau la ville. Certains quartiers sont inondés, mais surtout, vendredi 23 août, les principales routes d’accès à Niamey restaient impraticables pour les véhicules. Le seul moyen de rentrer ou de sortir de la capitale est d’emprunter des pirogues. Cette saison des pluies, particulièrement violente, a déjà fait 217 morts et 200 blessés en moins de trois mois dans cet immense pays désertique, selon les autorités militaires. Plus de 350 000 Nigériens ont dû fuir leur foyer.
«Il a parfois plu 200 millimètres en une journée, alors que les constructions des zones rurales sont en banco [terre crue séchée, ndlr], et certaines sont situées sur les parcours d’eau, explique un géographe basé à Niamey. Les conséquences sont désastreuses : les maisons sont balayées.» La capitale, qui a vu sa population multipliée par 25 depuis l’indépendance du Niger, en 1960, a grandi anarchiquement. A peine imaginés, les plans d’urbanisme, quand ils existaient, ont été dépassés. Il