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Libération
Reportage

Au Niger, un week-end de manifestations inédites contre la présence française

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Samedi et dimanche, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés devant la base militaire abritant les soldats français à Niamey pour réclamer leur départ et afficher leur soutien à la junte au pouvoir.
Lors de la manifestation en soutien au Conseil national nigérien de sauvegarde de la patrie, devant la base aérienne nigérienne et française de Niamey, le 2 septembre 2023. (AFP)
publié le 4 septembre 2023 à 7h30

Seule la forte pluie de ce samedi midi a désagrégé par endroits l’immense amas de manifestants, installant entre eux des flaques d’eau ocre. Mais les quatre axes traversant le rond-point Escadrille, dans l’est de Niamey, n’ont pas désempli du week-end. Ici s’étire le complexe militaire nigérien qui abrite depuis 2013 la base aérienne projetée des forces françaises. Non loin de l’entrée, haute porte bleue et blanche, un officier de police assure : «Il y avait plus d’un million de personnes avant la pluie.»

Selon diverses images aériennes, des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées depuis samedi matin pour réclamer le départ des forces françaises. A pied pour ces groupes d’écoliers ou de femmes, serrés dans la benne d’un tricycle pour ces jeunes hommes, à pas lents pour ce vieillard au chapeau de paille surmonté d’un drapeau nigérien. Sans compter ces ados juchés sur des branches d’acacia, des murs d’enceinte, des poteaux. «La France, dégagez», martèle en français un tribun sur l’estrade au milieu d’un discours en zarma, une des langues principales parlées dans la capitale. «La France, voleu