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Récit

Au Rwanda, l’opposante Victoire Ingabire interdite de scrutin

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La plus célèbre opposante au président Paul Kagame ne pourra pas se présenter aux présidentielles en juillet suite au verdict de la Haute Cour de justice ce mercredi. Mais le parcours de Victoire Ingabire est semé d’ambiguïtés.
Victoire Ingabire à Kigali (Rwanda) le 13 mars. Agée aujourd’hui de 55 ans, elle avait été condamnée en dernière instance à quinze ans de prison fin 2013 pour «terrorisme et négation du génocide» qui s’est déroulé en 1994, contre la minorité tutsie. (Guillem Sartorio/AFP)
publié le 13 mars 2024 à 19h42

«Je ne suis pas d’accord avec cette décision, elle est clairement politisée», a martelé Victoire Ingabire devant la Haute Cour de justice, située dans le quartier populaire de Nyamirambo à Kigali, capitale du Rwanda. Visiblement, l’opposante s’attendait à voir rejetée sa requête pour retrouver ses droits civiques et pouvoir se présenter à l’élection présidentielle prévue le 15 juillet. Aussitôt le verdict connu, un communiqué préparé à l’avance, faisant part de sa réaction, était diffusé sur les réseaux sociaux. Elle y exprime sa «déception» tout en soulignant que sa «détermination est intacte».

Pour justifier leur décision, les quatre juges présents ont surtout invoqué des raisons procédurales : la loi prévoit un délai de cinq ans après certaines condamnations pénales pour retrouver les droits civiques. Ingabire avait été libérée suite à une grâce présidentielle en 2018, il y a tout juste cinq ans. Mais selon les juges, elle devra attendre la fin de la durée initiale de sa peine et cinq années supplémentaires pour reconquérir ses droits civiques.

Agée aujourd’hui de 55 ans, elle avait été condamnée en dernière instance à quinze ans de prison fin 2013 pour «terrorisme et négation du génocide» qui s’est déroulé en 1994, contre la minorité tutsie dans ce petit pays de l’Afrique des Grands Lacs. Victoire Ingabire n’était alors pas au Rwanda mais aux Pays-Bas,