Au Sahel, les juntes militaires se serrent les coudes. Cette solidarité diplomatique permet d’offrir un front commun face aux pressions étrangères, conjurant l’isolement souvent réservé aux régimes putschistes sur la scène internationale. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont désormais partie liée. Aucun d’entre eux n’a intérêt à ce que ses voisins soient fragilisés, ou pire, abandonnent le pouvoir – un échec constituerait une remise en cause globale du «modèle» militaro-souverainiste défendu par ces officiers qui ont pris les commandes de leurs pays respectifs par la force. Leur alliance s’est manifestée immédiatement après le coup d’Etat survenu au Niger cet été. Alors que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest menaçait d’intervenir militairement pour rétablir le président déchu Mohamed Bazoum, Bamako et Ouagadougou avaient annoncé qu’ils défendraient leur partenaire nigérien s’il devait être attaqué.
Cette coalition a été formalisée le 16 septembre par la signature d’une «charte du Liptako-Gourma» – du nom de cette zone à cheval sur les trois pays –, donnant naiss