Jamais, depuis le début de l’insurrection jihadiste au Burkina Faso, en 2015, le pays n’avait connu un tel massacre. Dans la nuit de vendredi à samedi, l’enfer s’est déchaîné sur le village de Solhan, dans la province de Yagha, près de la frontière du Niger. Dans le noir, en quelques heures, au moins 138 habitants ont été exécutés. Parmi eux se trouvaient «une vingtaine d’enfants», selon un élu de la région. La localité, située près d’un site d’orpaillage artisanal, était défendue par un groupe de «volontaires de la patrie», ces milices officiellement mises sur pied par les autorités, l’an dernier, pour seconder les forces de défense et de sécurité dans leur lutte contre les groupes islamistes armés, qui ne cessent de gagner du terrain.
En mars 2020, Mathieu Pellerin, analyste senior Sahel à l’International Crisis Group, mettait en garde dans Libération contre la mobilisation de ces volontaires de la patrie, «venue amplifier le risque de tueries de civils». A l’époque, déjà, un massacre venait d’être commis dans un village du nord du pays. Aujourd’hui, le chercheur estime qu’ils sont «deven