La liste promet d’être longue. Près de 80 personnes ont déposé leur candidature à la présidentielle du 25 février 2024 au Sénégal avant la date limite de mardi soir, selon le quotidien sénégalais le Soleil. Si le nombre de dossiers déposés au Conseil constitutionnel n’est pas rendu public, le journal explique que la Caisse des dépôts et consignations a réceptionné 79 dossiers – l’organe est chargé de réceptionner les chèques de caution de 30 millions de francs CFA (45 000 euros) nécessaires à la candidature à la présidentielle.
Parmi ces candidatures figurent celles des principaux favoris du scrutin de février prochain : Amadou Ba, membre de la coalition au pouvoir et actuel Premier ministre du Sénégal, l’opposant emprisonné Ousmane Sonko, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, Karim Wade (en exil et fils de l’ex-président Abdoulaye Wade) et Idrissa Seck, arrivé deuxième à la présidentielle de 2019.
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En juillet, le président Macky Sall, à la tête du pays depuis 2012, a annoncé qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat. Il a désigné Amadou Ba pour lui succéder et représenter la majorité. Les regards, surtout les plus jeunes, se tournent en revanche vers l’opposant Ousmane Sonko, particulièrement populaire chez les moins de 20 ans. Emprisonné depuis juillet, il est le personnage central d’un bras de fer de plus de deux ans avec l’Etat, qui a engendré plusieurs épisodes de troubles meurtriers.
«Complot»
Même si l’administration sénégalaise a refusé de délivrer les documents nécessaires pour une candidature à son mandataire, l’ancien fonctionnaire de 49 ans a déposé sa candidature au Conseil constitutionnel. Le tribunal de grande instance de Dakar avait annulé, le 14 décembre, sa radiation des listes électorales, qui le rendait jusque-là inéligible pour l’élection présidentielle. Cette décision a confirmé celle rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (sud-ouest), cassée un mois plus tard par la Cour suprême. L’agent judiciaire de l’Etat a déposé mardi le pourvoi en cassation contre cette décision, selon le Soleil.
Le leader de l’ancien parti Pastef, emprisonné depuis le 31 juillet sous divers chefs d’inculpation dont «appel à l’insurrection», accuse le président Sall d’utiliser ces procédures judiciaires comme un «complot» pour l’écarter du pouvoir.
La liste des candidats retenus à la présidentielle doit être annoncée par le Conseil constitutionnel sénégalais le 20 janvier au plus tard. La précampagne et la campagne devraient, selon le Conseil national de régulation de l’Audiovisuel, débuter respectivement les 5 janvier et 4 février.