«On nous présente à tort comme des anti-Français !» Dimanche matin, en sortant d’un bureau de vote du populeux quartier de la Médina, au cœur de Dakar, Ibrahima Ba abordait spontanément le sujet des relations économiques avec la France : «Nous sommes beaucoup plus proches culturellement de la France que de la Chine ou de la Russie, par exemple, ce qu’on souhaite, ce sont des partenariats gagnant-gagnant», expliquait ce fin connaisseur de la vie politique de l’ex-puissance coloniale. Son bulletin, il l’a donné à Bassirou Diomaye Faye, candidat antisystème du parti Pastef, qui a créé un séisme politique en remportant la présidentielle dès le premier tour. De quoi marquer un virage dans la stratégie économique du pays, dont la France demeure le premier partenaire commercial ?
Pendant la campagne électorale, le parti politique Pastef a polarisé les débats en envisageant la création d’une monnaie nationale, en lieu et place du franc CFA – qui est imprimée dans le Puy-de-Dôme –, si aucune réforme radicale de la monnaie sou