L’opposant politique Ousmane Sonko allait-il porter les stigmates de ses huit mois passés derrière les barreaux, lui qui a fait plusieurs grèves de la faim, ce qui l’a conduit à se faire hospitaliser ? Bassirou Diomaye Faye allait-il réussir son premier oral dans la peau du candidat officiellement investi par le parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) pour l’élection présidentielle ? Comment ces deux leaders allaient-ils s’accorder ? La conférence de presse donnée par les deux opposants politiques au lendemain de leur libération, à la faveur d’une amnistie nationale, suscitait bien des interrogations. Une chose est sûre : leur remise en liberté aura contribué à plonger la campagne présidentielle dans une nouvelle dimension, à huit jours du premier tour.
«Nous avons une élection à gagner, chaque jour compte, nous avons déjà perdu trop de temps.» Dans un grand boubou blanc immaculé, kufi sur la tête, Ousmane Sonko a déroulé un monologue de 45 minutes en langue wolof, en axant son discours sur l’imminence de l’échéance