Le 12 septembre, Bamba Dieng a quitté son boulot en avance pour ne pas rater le coup d’envoi entre les Lions du Sénégal et l’équipe nationale algérienne, à domicile, au nouveau stade de 50 000 places de Diamniadio. «Juste après l’hymne national, des milliers de supporteurs, notamment dans les tribunes populaires, ont commencé à chanter “Sonko, Namenala”, ce qui veut dire, “Sonko, vous nous manquez”», raconte ce peintre dans le bâtiment de 33 ans, qui a lui-même donné de la voix.
«Ce chant, c’est une sorte de révolte pour exprimer notre mécontentement envers l’Etat, ajoute-t-il. Car dans notre pays, tu peux te faire arrêter pour un concert de casseroles ou parce que tu portes un tee-shirt à l’effigie d’Ousmane Sonko.» Farouche opposant au président Macky Sall, Ousmane Sonko, dont le rapport de force avec le pouvoir tient le Sénégal en haleine depuis plus de deux ans, est emprisonné depuis fin juillet sous divers chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection. Son parti, le Pastef, a été dissous pour les mêmes raisons. Fin août, sa condamnation à deux ans de prison dans une af