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Libération
Crise politique

Au Sénégal, un report de l’élection présidentielle à haut risque

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L’annonce par Macky Sall du report sine die du scrutin présidentiel prévu le 25 février a provoqué une levée de boucliers au sein de l’opposition, qui dénonce un «coup d’Etat constitutionnel». Des heurts ont éclaté dimanche lors d’une manifestation organisée à Dakar.
Macky Sall à Addis-Abeba le 19 février 2023. (Amanuel Sileshi/AFP)
par Léa Masseguin et Théo du Couëdic, correspondant à Dakar
publié le 4 février 2024 à 21h12

Le temps où le Sénégal était considéré comme une démocratie modèle en Afrique de l’Ouest semble révolu. En annonçant, à quelques heures de l’ouverture officielle de la campagne électorale, le report sine die du scrutin présidentiel prévu le 25 février, le chef de l’Etat Macky Sall a une nouvelle fois plongé son pays dans la crise politique. «J’ai signé le décret […] abrogeant [celui] portant convocation du corps électoral», a-t-il annoncé samedi, aux alentours de 14 heures, lors d’une allocution retransmise en direct à la télévision nationale.

Pour justifier cette décision, le président élu en 2012 et réélu en 2019 a invoqué le conflit qui a éclaté entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale après la validation définitive par la juridiction de 20 candidatures et l’élimination de plusieurs dizaines d’autres. Si Macky Sall n’a pas indiqué la date du prochain scrutin, l’Assemblée nationale pourrait voter ce lundi une proposition de loi pour reporter l’élection de six mois, soit