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Libération
Décryptage

Au Soudan, des forces politiques rivales dans l’ombre de la guerre des généraux

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Guerre civile au Soudandossier
Chacun des belligérants tente de s’appuyer sur des coalitions de partis ou de mouvements citoyens pour redorer son image et imposer son propre récit du conflit.
Un membre des forces loyales au général Al-Burhan dans l'Etat soudanais de Gedaref, le 27 mai. (AFP)
publié le 28 mai 2024 à 21h40

Le conflit armé qui déchire le Soudan depuis plus d’un an a souvent été résumé à une «guerre des généraux». Le patron des forces de défense soudanaises, le général Abdel Fattah Al-Burhan, auteur d’un coup d’Etat en octobre 2021, s’oppose en effet au général Mohamed Hamdan Dagalo, dit «Hemetti», son ancien allié, ex-numéro 2 du régime et leader des Forces de soutien rapide (RSF), une unité paramilitaire autonome qui refuse de rentrer dans le giron de l’armée nationale. Les affrontements entre ces deux forces ont fait des dizaines de milliers de morts depuis l’éclatement des hostilités, le 15 avril 2023, notamment à Khartoum, la capitale, dans les cinq Etats du Darfour, ainsi que dans ceux du Kordofan et de la Jezira. Près de 9 millions de Soudanais ont fui leur foyer à cause de la guerre civile.

Les deux généraux sont incontestablement les premiers responsables. Les civils ont subi la détérioration de la situation, largement impuissants. Mais dans le sillage des belligérants, les acteurs politiques et sociaux soudanais se sont peu à peu positionnés, parfois ouvertement, le plus souvent discrètement, en faveur d’un de