S’il fallait une preuve de la résilience, du courage et de la puissance de la révolution soudanaise, les manifestants l’ont donnée avec éclat ce dimanche – et devant le monde entier. Pour une fois, Internet n’avait pas été coupé. La marche de commémoration du déclenchement de la révolte qui avait conduit à la chute du dictateur Omar el-Béchir, en 2019, était surtout une marche de protestation contre la confiscation du pouvoir par les militaires. La neuvième depuis le coup d’Etat du 25 octobre, qui a vu le général Abdel Fattah al-Burhane placer aux arrêts les membres civils du gouvernement – avant de rétablir le Premier ministre Abdallah Hamdok dans ses fonctions le 21 novembre.
L’accord signé entre Hamdok et Burhane a été salué par la communauté internationale comme un premier pas vers une sortie de crise. Mais il est unanimement considéré comme un jeu de dupes par les révolutionnaires. Il laisse en effet tous les leviers du pouvoir aux militaires,