Menu
Libération
Guerre civile

Au Soudan, la ville d’El-Fasher redoute un assaut imminent et une catastrophe humanitaire

Article réservé aux abonnés
Guerre civile au Soudandossier
Dossiers liés
La capitale historique du sultanat du Darfour, qui abrite des centaines de milliers de déplacés, est encerclée par les paramilitaires du général Hemetti. L’ONU, qui craint une offensive extrêmement meurtrière, signale des tirs à l’arme lourde.
Un incendie à al-Fasher, la capitale de l’Etat du Darfour-Nord au Soudan, le 1er septembre 2023, après le bombardement par les Forces de soutien rapide (RSF). (-/AFP)
publié le 9 mai 2024 à 18h53
(mis à jour le 12 mai 2024 à 10h14)

Personne ne sait plus combien d’habitants compte El-Fasher. 500 000 ? 1 million ? 2 millions ? La capitale historique du sultanat du Darfour est assiégée par les troupes des Forces de soutien rapide (RSF, selon l’acronyme en anglais) du général Hemetti. C’est la dernière ville du Darfour – la région occidentale du Soudan, vaste comme la France – à échapper au contrôle de ses paramilitaires. Mais l’étau de la guerre se resserre. Le 14 avril, les RSF se sont emparés de la ville de Mellit, à une soixantaine de kilomètres au nord d’El-Fasher. Une vingtaine de villages, à l’ouest, ont été attaqués et incendiés le mois dernier, d’après un rapport du laboratoire de recherche humanitaire de l’université de Yale, fondé sur des analyses d’images satellitaires.

«Des forces compatibles avec les RSF» ont été observées à la lisière de la ville, dans l’est et le nord d’El-Fasher. Les hommes de Hemetti ont installé des check-points sur les principaux axes d’entrée et de sortie de la ville. Dans la nuit de samedi à dimanche, la coordinatrice pour le Soudan du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Clementine Nkweta-Salami, a fait état de tirs nourris dans le centre et l