Retranchés dans leurs bastions des monts Nouba, les rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N), en lutte contre l’Etat soudanais depuis les années 90, avaient fait taire leurs armes après la chute du dictateur Omar el-Béchir, en 2019. L’armée n’était jamais parvenue à les déloger de leurs fiefs d’altitude, près de la frontière sud-soudanaise, tandis que les rebelles ne tentaient plus d’incursions dans les plaines. Ni guerre ni paix. Refusant par principe de négocier avec un pouvoir militaire, la branche du SPLM-N conduite par Abdelaziz al-Hilu n’avait pas signé les accords de paix de Juba, en 2020. Cette année-là, le leader du SPLM-N avait cependant accueilli dans sa forteresse des monts Nuba le Premier ministre civil, Abdallah Hamdok, martelant une vielle exigence de la rébellion, pour laquelle ses hommes se battent depuis trente ans : la sécularisation de l’Etat soudanais, devenu une République islamique en 1989.
Conflit 
Au Soudan, les rebelles descendent des monts Nouba et gagnent du terrain à la faveur de la guerre
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Alors que le conflit entre l’armée soudanaise et les miliciens des Forces de soutien rapide a passé les cent jours, le Mouvement populaire de libération du Soudan dirigé par Abdelaziz al-Hilu s’est emparé d’une dizaine de bases de l’armée dans le sud du pays, profitant de l’affaiblissement des militaires.
Des forces rebelles en soutien du Mouvement populaire de libération du Soudan dirigé par Abdelaziz al-Hilu, ici à Kauda, dans les montagnes Nouba, au Soudan, en janvier 2020. (Nariman El-Mofty/AP)
ParCélian Macé
Publié le 25/07/2023 à 7h32
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