La bataille d’El-Fasher a commencé. Depuis une semaine, la plus grande ville du Darfour, assiégée par les Forces de soutien rapide (RSF, selon leur acronyme en anglais) du général Hemetti, est le théâtre de bombardements, de tirs d’artillerie et de combats au sol. Repliés à l’intérieur de la cité, les soldats de la sixième division de l’armée soudanaise, et surtout leurs alliés des ex-groupes rebelles – le Mouvement de libération du Soudan (SLM) et le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) – tentent de briser l’encerclement de l’ennemi. «Ce n’est pas juste un affrontement de plus dans cette guerre interminable, il s’agit de la bataille finale pour le contrôle du Darfour», alerte Nathaniel Raymond, directeur du laboratoire de recherche humanitaire de l’université de Yale. El-Fasher est la dernière ville de la région à échapper au contrôle des RSF.
Chaque jour, l’équipe du chercheur américain braque ses satellites sur la ville menacée pour observer les mouvements de troupes, les déplacements de population ou les traces de destructions visibles depuis le ciel. Quand les nuages le permettent. «Les RSF mènent leurs assauts lorsqu’il y a une forte couverture nuageuse, assure-t-il. Elle gêne l’aviation soudanaise et empêche d’avoir de l’imagerie satellite de qualité